... parlait pas sa langue.

Alors s'il y a une chose bien déplaisante à Disney, ce sont les gens. Tous les gens. L'été les attirant comme des cafards dans le noir, ils étaient donc nombreux à nos côtés lors de notre dernier séjour.

Si encore, tout se passait dans une grande courtoisie, chacun faisant de son mieux pour que cette masse de bouches criant, mâchant du pop-corn, trépignant d'impatience, bavant de dépit (si,si, si, on bave quand on est dépité) cohabite paisiblement.

Mais non, les gens parlent fort, te pietinent, te bousculent sans même se soucier de savoir s'ils t 'ont fait mal, et tout ça pour gagner même pas deux minutes dans un tour de manège.

Je me souviens de la dame d'origine Indienne qui tentait de passer dans le dos de ma fille, les yeux aux sols, croyant peut-être que si elle ne nous voit pas, nous ne la voyons pas non plus..d'ailleurs ma fille a été morte de rire quand je lui ai demandé, mes yeux dans les siens à l'air torve, quel âge elle avait pour faire des trucs aussi gamins..

Je revois aussi cette dame shootant presque mon pirate  pour courir, son fils sur les épaules, prendre le train de Main Street Station, ne prenant pas la peine de se retourner et encore moins de s'excuser face à mon cri de mère offusquée!!

Sauf que malheureusement pour cette dame, et heureusement pour moi, les Cast n'avaient pas encore ouvert les portes, et nous nous sommes donc retrouvées côte à côte dans la file d'attente.

Je ne lui avait encore rien dit, qu'elle avait decrété à son petit garçon Tommy, qui n'était plus sur ses épaules, qu'ils feraient finalement un autre manège et s'est enfuie aussi vite qu'elle est venue!

Je ne lui aurais sans doute rien dit...enfin ma gazelle semble penser que je n'aurais pas pu m'empêcher de lui faire une réflexion..

Enfin bref.

Et les plus discourtois n'étaient pas les français, hein! Dire qu'on a la réputation d'être de mauvais touristes dans le monde entier, dis donc ce que ça doit être!! on a dû faire très fort, alors!

Les Monstros et moi avons décidé que quand nous irions au Portugal et en Espagne à la fin du mois, nous aussi nous crierons dans la rue, parlerons fort, marcherons sur les autres sans un mot d'excuses.

-"mais maman, ils ne parlent pas français, ils ne peuvent pas s'excuser" me dit mon garçon

-" ben voyons mon fils je ne suis pas raciste, je prends toutes les, devises heu pardon, toutes les excuses étrangères!"

Enfin bref.

L'apothéose fût quand, j'attendais patiemment mon tour dans l'interminable file d'attente d'un des nombreux magasins.

Je m'en souviens bien, je portais un combishort H&M noir, la ceinture de "Big Beauty pour La redoute" et ...ah oui pardon, ça n'a aucun rapport, c'est vrai...bon je portais péniblement un sabre de pirate en bois, un drapeau, un verre, deux assiettes et deux paquets de sucettes, et tous les sacs des choses qu'on avait déjà achetées,sans compter le pirate qui s'appuyait dangereusement sur moi, menacant de faire tomber cette Tour de Pise humaine que j'étais, tellement j'en pouvais plus.

Quand, tout à coup, une petite bonne femme arrive et sans autre forme de procès se met tout simplement devant moi.

J'ai failli lâcher mon butin tellement j'en suis restée coite.

Je libère une main, cale tous les objets contre mes gros nénés, et lui tape sur l'épaule pour lui dire que j'étais déjà dans la file d'attente, bien avant elle.

Elle me regarde, et me parle en je ne sais même pas quelle langue. C'était pas de l'anglais où alors il est pire que le mien, son accent!

Elle ne comprend visiblement pas ce que je lui dis, ou ne veut pas comprendre et se retourne en haussant les épaules.

Voilà.

Comment ça s'est fini? Si j'ai lâché l'affaire et laissé ma place?

Pas du tout, j'ai regardé mes Monstros,ce que j'avais dans les mains, lui ai retapé sur l'épaule.

Puis je l'ai regardé elle, et lui ai dit, avec les gestes qui vont bien, très significatifs apparemment.

-"MOI DEVANT! VOUS DERRIERE!!!"

Eh bien, faut croire qu'elle a compris, puisqu'elle a été au bout de la queue.

Non mais.

Epilogue: ma Barbie Chérie a éclaté de rire et m'a gratifié d'un joli "maman t'es vraiment trop forte, j'adore sortir avec toi" et mon fils en parle encore.

AAAh, c'est beau d'être une héroïne....enfin, aux yeux de ses enfants c'est déjà pas mal, hein.