Non je ne vais pas vous parler de la célèbrissime bonne dame de Loudun, l'empoisonneuse Marie Besnard (qui a été reconnue non coupable, d'abord), ni de Mamie Bigoudis ma voisine, qui est charmante, souvenez-vous...Je ne donnerai pas d'indications précises parce que je n'ai absolument pas l'autorisation de parler de cette bonne dame là, et mon blog étant pas mal lu, je ne voudrais pas que par un (mal) heureux hasard, elle tombe dessus et m'en veuille, alors que je pense être amenée à la revoir.

Pourquoi vous parler d'une bonne dame, alors?

Parce que. Parce qu'il est des gens, qu'on croise un soir d'été très chaud, où on est fourbue de fatigue, où là pour le coup on en a marre, mais marre, et où on sait que tant pis, il faut avancer quand même.

J'ai rencontré cette bonne dame, toute petite, mais vraiment toute petite, pleine d'une énergie, qui m'a moi-même, qui suis toujours à fond les ballons, eberluée.

Souriante, enjouée, gentille comme tout, tout ce qu'il faut pour en faire une bonne dame.

Et puis, quelques mois après, on apprend.

On entend que chez elle, ce n'est pas toujours facile non plus...d'ailleurs ça ne l'est pour personne facile, on le sait. Mais on sait aussi que pour d'autres c'est encore plus dur que dur.

Oh ça ne se voit pas chez elle que c'est dur! Rien, pas une once de plainte, pas un centième de désespoir, elle avance dans sa vie, c'est tout.

Et pourtant.

Et  pourtant, un matin de temps d'automne, qui en fait devrait être d'été puisque nous ne sommes que mi-Septembre, au détour d'une conversation, j'apprends qu'elle vit dans la plus grande précarité, qu'elle travaille comme dix ouvriers pour nourrir ses trois enfants, que son mari l'a abandonnée, a changé de pays et ne s'occupe plus du tout de sa progéniture, que sa fille de 10 ans est lourdement handicapée car elle lui a transmis un virus pendant la grossesse, qu'elle doit faire 2 heures de routes, aller et idem en retour, un week-end sur deux pour aller la chercher et la voir un peu dans le centre où elle est installée, et que, et que...

La liste des et que, n'en finit plus de s'allonger. Et je suis restée scotchée, outrée devant tant de galères à surmonter toute seule, parce qu'elle n'en parle pas; ni à sa famille, ni trop à ses amis, qui prennent parti, ni à personne en fait.

J'ai beaucoup réfléchi au sujet de cette bonne dame.

Je lui ai fait savoir discrètement, sur un air de ne pas y toucher, que si elle avait un besoin aussi grand soit-il, si je le puis, je l'aiderais.

Elle m'a souris, m'a regardé, et m'a juste dit :

-"je crois que vous n'avez pas conscience de tout ce que vous avez déjà fait pour moi depuis que vous avez déboulé dans ma vie, rien que vous entendre rire est contagieux; rien que de voir votre sourire met du baume au coeur (faites-moi penser à breveter mon sourire,lol) ; moi je n'ai besoin de rien d'autre, juste d'une oreille de temps à autre."

Eh bien,ça tombe bien, j'en ai deux.

(bon finalement, j'en ai dit beaucoup, si elle lit ça elle se reconnaîtra....il n'y a pas de malices, juste un article sur un blog d'une bonne dame que j'ai croisée)