Vendredi soir, j'ai invité mes copettes à aller manger un morceau au restau, et surtout aller danser-zouker pour fêter mon départ.
Parce que ouais, ça y est les Colibris s'en vont. Adieu l'Auvergne, et ses doux frimas qui, en y réflechissant bien, sont plutôt de grosses gelures, adieu ma minie montagne, adieu Clermont-Ferrand, veau, vache, couvée à l'instar de La Perette de La Fontaine.
Bon en fait, j'embarque avec moi mes oisillons, quand même!
C'est la joie dans notre maisonnée, bien plus que d'habitude, je ne me suis jamais vue aussi enthousiaste à l'idée de la tonne de travail, entre les cartons, et tout ce qu'implique un déménagement, qui nous attend.
Mister ne ménage pas ses heures, et ses efforts, malgré que je lui dise de faire attention, surtout vu ses problèmes de santé antérieurs.
Les cartons sont faits, d'abord. Barbie Chérie et moi nous sommes jetées à corps perdus dans cette masse de vêtements, de jouets, d'objets, de tout ce qui compose une maison. Tout est logistiqué. Tout va pour le mieux. La Reine Mère, ma mère, s'est même proposée de venir nous aider..si ça c'est pas du miracle..
Mister et moi nous sommes connus à Paris, et las de cette ambiance triste et grise (j'adore Paris mais en touriste), nous avons migré près de Nantes.
Mais Nantes nous a lassés. Il faut dire que depuis la seconde où j'ai accepté le baiser de celui qui allait devenir mon Mister de mari, je l'ai informé du fait que moi, de toute façon, ma vie était dans le Sud et pas ailleurs.
Je suis un Colibri migrateur,et j'ai entraîné ma famille dans mon sillage.
Même la gazelle n'a de cesse de sauter de joie, alors qu'en fait, c'est elle qui perd le plus, bien précieux à son âge, j'ai nommé ses copines.
Mais elle est contente, depuis qu'elle est née, je parle du Sud, depuis que mon fils comprend, il sait que notre but c'était là.
Ah mais rien n'a été simple, hein.
On a cru ne jamais y arriver..si en partant de Paris, on avait aucun travail, rien que notre courage et nos quatres mains pour y arriver, en nous installant en Auvergne, c'était pas forcément mieux. Mister devait s'asseoir dans son travail, a mis la boîte qu'il avait créee et qui ne lui rapportait pas assez, en sommeil, puis en fermeture définitive, lol, et en Juin, il m'a dit que ça y était, on pouvait y aller.
Parce que je ne vous l'ai pas dit, mais l'Auvergne, moi je n'en pouvais plus. Mais plus du tout. D'abord c'est mon médecin qui a émis l'hypotèse que le fait que je tombais plus souvent malade qu'à mon tour, même en tenant compte de mes déficiences immunitaires, et surtout vu tous les traitement préventifs ingurgités, devait être dû au climat qui ne me convenait pas.
Et puis bon, j'ai grandi en Auvergne, quand je suis partie à 20 ans, j'étais certaine de ne jamais retourner y vivre...sauf que la vie nous réserve bien des surprises et qu'on ne sait pas que des Mister n'auront pas forcément le choix des mutations...enfin, si; c'était ça où le Nord, alors bon..l'Auvergne, c'est quand même plus près du Sud.
Aujourd'hui,c 'est fait. MissCo part vivre dans le Sud.
J'ai donc dit au revoir à mes copettes chéries, la soirée a été géniale très émouvante, elles se sont cotisées pour m'offrir un sac Le Tanneur-s'il vous plait- et quand bien même, elles n'auraient rien eu, j'aurais pleuré.
Ca me fait drôle de les laisser, comme ça leur fait drôle à elles aussi.
-"il manquera toujours ta place, maintenant quand on sort ", m'a dit Adèle
-"qui va débouler chez moi, tout sourire, pour me dire que non, vraiment là, cette jupe, c'est non, non, non, et non me demande Sophie
-"tu n'as pas peur d'aller dans une ville que tu ne connais pas, où tu ne connais personne? m'ont -elles toutes dit?
Non, pas du tout. Je suis arrivée à Paris, forte de mes 20 ans, avec 1000 francs (et oui je suis vieille) en poche,et je ne connaissais personne, je n'avais un endroit où dormir que pour une semaine, et encore c'était la copine de la copine d'une connaissance, alors à 36 ans, deux poussins sur les talons et un peu plus d'euros en poche, c'est de la rigolade.
Combien de fois, je me suis perdue à Nantes, à fond les ballons dans ma petite Clio toute neuve? je suis toute disposée à me perdre des heures entre Nîmes et Alès.
Non je n'ai pas peur. Je pars dans le Sud. Habiter dans le Sud. J'en ai rêvé, personne ne peut l'imaginer.
Et c'est samedi qu'on part.
Allez, je remets ma photo que j'avais mise sur le book, pas maquillée, au réveil, mais toujours avec le sourire, hein comme d'hab', tenue de vendredi soir.